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La petite vision d'Omar
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8 août 2017

LA LETTRE A COLETTE du 08/08/2017 GOUVERNANCE

 

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LA LETTRE A COLETTE du 08/08/2017 GOUVERNANCE OUATTARA 

Ma très chère Colette, suite à l’intervention du président le 6 aout dernier, nous aurions pu faire une analyse globale du contenu de son intervention. Mais le temps utilisé  dans une seule de ses phrases nous a interpellé « Les détournements des deniers publics SERONT sévèrement punis et des poursuites SERONT engagées contre les auteurs ». Nous avions décidé de nous taire. Mais le président en a parlé au futur lors de son discours, comme si aucune situation confuse assimilable à un détournement ne s’était produite depuis son arrivée. C’est normal ! Avec le poids de l’âge, la chaleur de ces dernières semaines, les innombrables déplacements, les potentiels successeurs à calmer, Ouattara pourrait oublier. Et il nous a semblé juste de lui rappeler certains faits. Espérant qu’après analyse, il change le temps de son verbe.

Il y’a quelques années, Malamine Sanogo se retrouvant à la tête de la filière anacarde, a engagé une série de reformes. Ces reformes ont abouti a une hausse de la production, plaçant le pays à un rang inespéré trois ans auparavant. Et contre toute attente, alors que nous étions en pleine campagne 2016, Malamine Sanogo et son adjoint sont suspendus de leurs postes de premier, et second responsable de la filière anacarde. Que s’est-il passé pour que brusquement celui que la presse nationale nous présentait comme le Moise de la filière anacarde soit suspendu ? Une enquête du cabinet Deloitte indique une  « possibilité » d’un détournement de fonds dans la filière. Et à Bruno Koné de rassurer les ivoiriens suite au prochain conseil des ministres consécutif à la suspension : « les investigations se poursuivent et une fois les rapports définitifs, s’il y a lieu de prendre des mesures, elles seront prises ». On croise donc les doigts, en attendant ce rapport définitif. Et ce rapport ne viendra jamais, y’a-t-il eu détournement des milliards des pauvres ivoiriens par Malamine et Adama ? Ont-ils vraiment volé les pauvres paysans ? Si oui qu’on nous donne le montant, que la justice s’active, pour qu’ils répondent. Dans le cas contraire, s’ils ont été blanchis, alors qu’on nous l’explique, pour qu’on sache à quoi nous en tenir. On se rappelle à l’époque que cette enquête avait été la première diligentée par la haute autorité de Seydou Diarra, et par hasard, l’un des accusateurs de Malamine était un de ses collaborateurs avec qui il était en état de disgrâce, et qui par hasard (encore) était membre de la haute autorité pour la bonne gouvernance.

Un autre cas intriguant avec ce gouvernant que j’ai aidé à prendre le pouvoir en votant RHDP en 2010. Et qui m’a incité à le voter en disant que la Cote d’Ivoire surprendra le monde. Affaire Loukimane Camara à la SICOGI. Et quelle affaire ! Le vent qu’elle a soulevé a fait tomber des briques à la SICOGI, enlever des bérets chez les militaires, et pour cause, les partisans de tout bord s’entredéchirant par presses interposées. Un coup d’œil dans le rétroviseur pour apprécier sainement les faits : les militaires ivoiriens, ont décidé de se construire 2500 villas. Et comme le maniement des armes ne coulisse ni avec l’usage de la truelle ni  avec la pose de la charpente, c’est de manière logique qu’ils prendront attache avec celui qui combine la double casquette de maçon et de charpentier nationale : Loukimane Camara et sa SICOGI. Champ d’action maitre d’ouvrage, commercialisation, et versement de la contribution dans les caisses de la SICOGI. Après deux années de partenariat, le Fond de Prévoyance Militaire « exigea » un bilan partiel. Constat édifiant. Sur 2,8 milliards attendus, 650 millions manqueraient à l’appel. Et par enchantement, aux mêmes heures, le bébé ministre à qui le premier ministre Gbon vient d’arracher violemment le biberon tenait coute que coute à un audit de la gestion de Loukimane Camara. Finalement Loukimane suspendu, le gouvernement a annoncé la mise sur pied d’une commission d’enquête pour situer les responsabilités. Ce même gouvernement qui l’a suspendu, c’est ce même gouvernement qui nous a promis une enquête et des résultats. Et jusqu’à ce mardi matin, point de résultats.  

SICOGI, Filière anacarde, déchet toxique, réhabilitation des universités, détournement de la prime des éléphants En citant toutes ces situation au cours des quelles il y’a eu dysfonctionnements, engendrant suspensions et enquêtes, on serait tenté de croire que nous avons un compte à régler avec les présumés coupables. Loin de là notre intention, je me sens obligé d’en parler, parce qu’il est ce gouvernant à cause duquel on m’a réveillé dans la nuit du 28 novembre 2010 pour que je me lave avec de l’eau givrée pour qu’il soit élu. Et dans cinq ou dix ans, j’aurai un témoignage à rendre à mon enfant. Elle me demandera « papa, tu as pu tant aimer, voter et revoter un président qui pendant dix ans à passer son temps à suspendre, à enquêter, et à nommer, sans publier de résultats ? Pourtant les incriminés ont tous été demis, donc de moralité douteuse, et paradoxalement, se sont tous présentés à des élections, où la probité et la bonne moralité étaient exigées. Président, ne me met pas dans une situation embarrassante face à ma fille, arrête de parler au futur, publies les résultats des enquêtes et s’il y’a eu détournement que les coupables soient punis.   

A la suite du conseil des ministres du 2 novembre 2011, renaissait la CAISTAB café-cacao, onze après sa disparition. Son rôle sera de vendre à échéance lesdits produits, l’objectif sera  d’assurer un prix de vente permettant d’établir un prix minimum garanti à l’avance aux 800 000 paysans ivoirien, pendant la traite. Le système sera donc simple,  quand les cours mondiaux seront élevés, la caisse engrangera de grosses sommes qu’elle reversera aux paysans lorsque les cours internationaux baisseront. Ainsi donc le conseil café-cacao sera géré pendant 5 ans sans problème par l’autorité compétente mise sur pied par le gouvernement. Normal, pendant des 5 années, les spéculateurs internationaux, ont constaté une grosse baisse sur les prix des autres matières, (coton, huile de palme…), le principal produit sur lequel il fallait miser, restait le cacao. Ce qui a maintenu le prix du cacao à la hausse pendant ces 5 ans. Brusquement cette année, les autres produits antérieurement délaissés ont vue leurs prix allés à la hausse. Les fonds spéculatifs jetteront ipso facto leur dévolu sur ces produits, au détriment du cacao. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, dans le même temps, la production mondiale du cacao fera un bond extraordinaire en Amérique du Sud. Conséquences, chute des cours mondiaux. Ce qui normalement ne devrait nullement impacter le producteur ivoirien, car jouissant d’une caisse dont le rôle serait d’amortir le choc. Et mieux, pendant les 5 premières années de sa création, il n’eut qu’une hausse des cours mondiaux. Coup de théâtre, alors qu’on s’attendait à une situation sans trop de bruit parce que selon les planteurs théoriquement, l’amortissement fait en maintenant les prix autour de 1000 ou 1200 les années précédentes, devrait combler le manque à gagner. Dans la pratique, ce fut un autre langage, l’amortissement ne concernerait pas toute la traite, résultat, le cacao chute à 700 frs, les membres du conseil expliqueront à travers des théories économiques les plus extraordinqires les causes. Le 1er mai, le gouvernant, docteur en économie lui-même disséquera, à travers des théories rébarbatives pour des paysans illettrés, les facteurs ayant concouru à cette situation. Madame Litsé sera félicitée pour sa gestion, le mal était déjà fait. Il y’a eu « quelque chose », la caisse devait était « stable » et faire du bruit. Car normalement pleine d’espèces  sonnantes et trébuchantes. Hélas lorsque les paysans l’ont secouée, point de bruit, et pire elle n’était pas stable, car tanguait de gauche à droite. Cette situation donnait raison à maitre Diarrassouba Mamadou Lamine, avocat des paysans qui depuis longtemps exigeait un audit de la caisse Café-Cacao. L’audit n’a pas été fait, à la surprise générale, celle qui a été félicitée le 1er mai 2017 par le président, est remplacée suite au conseil des ministres du 2 aout dernier. Et c’est le beau du PR lui-même qui justifiera le limogeage en ces termes : « «Vous n’êtes pas sans ignorer que le secteur du café-cacao a connu des difficultés. Probablement que toutes les difficultés n’ont pas été adressées de la meilleure façon par les dirigeants qui étaient là ». à Bruno, nous diront qu’il nous explique clairement, ce qu’à fait madame Litsé Massandjé, qui après avoir été félicitée se voit limogée. Ou bien, Ouattara renvoie maintenant ceux qui travaillent bien, pour les remplacer par des vauriens ?

Que l’amour pour un homme ne vous amène pas au manque de sincérité face à tous les dysfonctionnements constatés dans sa gestion. Surtout, lorsque vous l’avez élu. C’est parce que nous avons participé au choix du conducteur du train que depuis quatre ans, nous courons vers la locomotive pour l’alerter face au mauvais grincement des roues, contre les rails. Ouattara a augmenté les salaires, construit des échangeurs, facilité la création d’entreprise au CEPICI, sous ses mandats la C.I. a eu des médailles. Tout cela ne nous empêchera pas de l’interpeller sur sa gouvernance. Même Gbagbo Laurent n’a pas que tapé du poing sur la table lors de la crise dans la filière café-cacao. Nous n’accusons personne, mais nous voulons juste comprendre comment une malversation peut être constatée, une enquête diligentée, les concernés demis, et alors qu’aucun résultat n’est présenté, de nouvelles personnes nommées. Ah ! Oui j’oubliais, tous les voyants sont au vert, on ne s’occupe plus donc de la nature des engins, tout passe sans distinction.  

  

 

 

 

 

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