LA LETTRE A COLETTE DU 5 MAI 2014

LA LETTRE A COLETTE

Alors ma coco, tu souhaitais savoir finalement le nombre d’emplois crée depuis la prise de pouvoir du PRADO ? La grosse cacophonie qui règne au sommet de l’Etat ne nous permettra jamais de le savoir. Cela est d’autant plus vrai que chacun y va de son chiffre. Alors que le ministre Dosso Moussa lui-même affirmait il y’a des mois que 1043 000 emplois avaient été crées, Duncan venait le contredire avec un autre chiffre : 1043 293. Ce même Duncan, assis à la même place, face aux mêmes caméras sauf que c’est à une autre date, lundi 28 Avril, a avancé un autre chiffre : 220 000 emplois. Finalement à quoi s’en tenir ? Ces interventions à géométrie variable nous obligent à adopter une attitude de méfiance à l’égard de toute statistique donnée par les penseurs de la « vague émergente », ces penseurs qui ont affirmé 6 mois après leur prise du pouvoir que nous sommes à 9% de croissance après que M. Gbagbo ait laissé le pays à - 7% donc mathématiquement un bond de  16 points (du jamais vu dans l’histoire de l’humanité) sans que cela n’ait un effet sur le taux d’inflation, ce sont ces mêmes qui parlent par la voix de M. Dosso de création de 1043293 emplois. Si nous faisons l’effectif cumulé des emplois formels et informels crées par les chantiers en cours : pont HBK 800 emplois pendant 02 années et 200 emplois permanents selon Le PCA de Socoprim « in le Patriote Sept 2011 », chantier d’adduction en eau potable depuis Bonoua, insertion des ex-combattants, présumé réhabilitation des universités par qui vous savez, concours fonction publique… oui reconnaissons le, des emplois sont crées, en deçà du total espéré.  Hélas, avec cette discordance, nous ne saurons jamais le chiffre exact. À défaut d’éradiquer le chômage (ce qui est impossible) une chose est certaine, des voies et moyens existent pour embaucher le plus grands nombres de demandeurs d’emplois. Revoir les taxes, l’impôt,  encourager les start-up, un code des investissements spécial pour les PME locales, adéquation entre les types de formation et les emplois disponibles, exploitation des secteurs productifs très négligés et pourtant porteurs d’emplois, inciter les chômeurs à être plus généralistes que spécialistes, encourager les demandeurs d’emplois à se délocaliser (trop de chômeurs dans les rues du plateau pourtant le métier qui correspond à leur profil se trouve à Souroubangô tout juste à coté de Bondoukou), l’acte banal d’élaboration de CV est pour certains postulants un vrai parcours d’obstacles. Au-delà de tout cela, il y’a  les garde-fous affaissés par nos dirigeants : corruption,  favoritisme et mensonge. Tant que le pays épousera cette trilogie, le chômage aura de beau jour devant lui.   

LIDER peut-il réussir ? Et pourquoi pas ? Avec un president qui ne parle que lorsqu’il a quelque chose à dire, qui essaie chaque jour de se démarquer de son passé frontiste, qui en peu de temps a structuré une organisation qui dépasse la sphère d’Azaguié son village, enfin LIDER est le seul parti qui dans ce pays constate des dérives, les critique, et fait toujours des propositions bien que n’étant pas en campagne. Combien de fois n’avons-nous pas rencontré ses crieurs le vendant sur les réseaux sociaux. Mamadou lui-même, entre un cours magistral et une conférence fait des dons, se fond aux populations pour prendre leur poule. Sa rigueur au ministère de l’économie et des finances, lui ont valu le courroux des fraudeurs d’impôts, d’où son transfert à A.N sous LG.   Hélas, tout cela n’est qu’opération de charme et théorie. LIDER a-t-il dit quelque chose de nouveau que nous n’avions jamais entendu de la part des précédents prétendants au pouvoir ? Laurent Gbagbo le mentor de MK n’a-t-il pas dit ici qu’arrivé au pouvoir, le café-cacao serait acheté 3500 frs le kilo aux paysans ? n’a-t-il pas dit qu’avec un demi-milliard il résoudra tout le problème de l’école ivoirienne ? C’est ce qui nous a amené à crier « Houphouët Voleur ». Et lui Mamadou, quand il a été question de le chasser du pouvoir auquel il était arcbouté avec son mentor, ADO nous a dit que le volet social serait un des fondements de son « règne ». Il était inconcevable que la viande soit vendu à 1400 le kilo, l’huile à 900 le litre, et la scolarité payante jusqu’en 3^ème. Aujourd’hui, la viande est à 2500, l’huile à 1100 et la scolarité 6100 frs. En conclusion, ne te fit jamais à ce qui est sur papier, et ce qui sort de la bouche de l’homme. Tout est stratégie pour « nous séduire et nous sodo….r à sec ». Moi je ne te demande pas de ne pas tomber sous le charme de LIDER, (d’ailleurs chaque jour, ce parti grignote de l’espace dans mon cœur), cependant, la distance qui sépare Mamadou K. de Dahico, de Tagloire Gnessemon de Tohou Henry… est plus petite que l’épaisseur d’une lame. si MK avait quitté le bateau « refondation » au moment ou il critiquait Tagro et Hubert Oulay au sujet des filles de Saioua, et du concours tordu de l’ENA, s’il s’était démarqué fortement lors de sa fronde contre Marcoussis ou Ouaga, il serait « presque blanc ». enfin s’il ne lui avait pas été dit qu’on n’attache pas dioula avec bagage (nous attendons toujours la preuve) il serait entrain de scander au coté de Affi les méfaits du recensement.

Quand je te dis qu’Affou Sylla est une grande menteuse là, tu ne me crois pas hein. Faut pas me croire. Elle ment, le mensonge est dans ses veines. Et sa nouvelle spécialité, c’est d’en fabriquer chaque matin. Voilà ce qu’elle m’a dit au téléphone hier. Je te le raconte au style direct :

« Bonjour Omar, voilà une affaire qui si elle n’est pas prise au sérieux risque de ne jamais trouver de solution. Résumons les faits : en 2010, le MEN dirigé par Bleu Lainé décide d’organiser le concours des Adjoints aux Chefs d’Etablissement (ACE). Ce qui a été fait le 23 février 2011. Suite à l’ordonnance 2011-59 du 14 Avril 2011 prises par M. OUATTARA le Nouveau Chef de l’État, la liste des concours annulés est publiée le 03 Juin 2011. Dans cette liste, ne figure nulle part le concours des Adjoints aux Chefs d’Établissement (censeurs). Mme Kandia Camara poursuivra donc le concours par le biais de la DECO. En Juin 2011, les résultats définitifs sont affichés et signé par M. Kandia elle-même. Alors que les nouveaux censeurs attendaient leur lieu d’affectation pour les stages, coup de théâtre ! Madame la ministre annule tous les concours organisés  dans l’intervalle  04 décembre 2010 au 14 avril 2011 incluant celui des censeurs qu’elle a elle-même poursuivi. Se sentant grugés, les concernés engageront la négociation souterraine : la société civile, l’association des confessions religieuses,  feu Ambroso Mata, les parents de madame la ministre, brefs, toutes les voies possibles pour « demander pardon » à M. Kandia Camara. Le MEN ne reviendra jamais sur sa décision. C’est ainsi que la cour suprême sera saisie le 27 janvier 2012. Celle-ci dans son audience publique ordinaire du 27 février 2013 rend son verdict qui déclare en l’article 2 de sa Grosse que « L’arrêté numéro 0087 ̸ MEN ̸ CAB du 13 septembre du Ministre de l’Éducation Nationale, est annulé ». Ce qui signifie que les admis sont rétablis dans leurs droits. 3 ans après, ces censeurs attendent toujours la mise en application de cette décision de justice, et plus grave, 3 promotions de censeurs sont sorties et affectées, sans qu’aucune autorité ne soit capable de donner des explications. Aborder le problème des censeurs à la tour D est devenu tabou. Question : lorsqu’un ministère refuse de mettre en application une décision de la cours suprême, quelles sont les recours possibles ? »

Toi tu es sur de ça ? Lorsqu’on déteste un pouvoir, c’est avec des propos pareils qu’on le dénigre.

Colette, je crois que nous les hommes devons nous retirer de la gestion des affaires de ce monde et la confier aux femmes. Partout où vous assisterez à une implication des femmes dans une organisation, eh bien circulez tranquille. Au four et au moulin, plaçant chaises et glacières, servant « Coco bacca » et attiéké, détendant l’atmosphère, bref, tout faire pour que tout soit bien fait. Pendant ce temps nous les hommes, installés dans la tribune officielle  spéculions sans souci. Que se soit au bureau, au champ, au marché ou lors de cette cérémonie de JOMIF. J’ai toujours eu de l’admiration pour les femmes qui se dépouillent de leur orgueil lors des cérémonies. Au-delà ce ce fait, une image m’est restée gravée éternellement dans la mémoire : assis sous une bâche bien aérée, et négligeant les matchs objet de leur présence, L. A., K.R. et H. K. luttèrent ce râpé de manioc cuit à la vapeur d’eau accompagné d’un bout de thon, le tout baptisé grossièrement « Garba ». Ce fut là pour moi l’image du vivre ensemble.  Et à ces trois personnes je décerne le trophée du civisme et de l’hygiène. « Vrai vrai là ils ont ramassé sachets plastiques dè » Merci Sako et vive la 3^ème édition